Les routes escarpées qui longent la côte ouest en direction du Sud constituent un sublime décor de Woodpecker Bay jusqu’au Parc National de Paparoa ou nous partons à la découverte de Punakaiki. Au sud de ce petit village côtier se trouve Dolomite Point et son immense site calcaire façonné par les éléments naturels. Nous n’avons pas pu résister à l’envie de découvrir cette curiosité géologique, coincé entre la mer Tasman et la végétation luxuriante et sauvage du Parc. D’ailleurs nous avons remarqué que cette végétation était plutôt étonnante vu la latitude à laquelle nous nous trouvions : des “nikau”, sorte de palmiers que l’on trouve plus au nord de l’île semblent se plaire ici, ce qui contraste fortement avec la cime des alpes que l’on peut voir au loin. Après quelques recherches il se trouve que cette végétation ce nomme le “bush néo-zélandais” et qu’elle s’épanouit sans problème grâce à un microclimat lié à la présence d’un courant chaud venant d’Australie. Bref, nous voilà arrivés à l’entrée du chemin aménagé qui nous conduit vers le front de mer et le spectacle que nous découvrons est à couper le souffle : d’immenses blocs composées d’une superposition de milliers de fines couches de calcaires de quelques centimètres chacunes surplombent la mer, le paysage est surréaliste. Ces blocs se sont construits pendant 33 millions d’années par des dépôts de sédiments puis ils ont été mis à jour par les tremblements de terre. La houle et le vent se sont occupé de peaufiner ce chef d’œuvre et voilà les fameux “pancake rocks”. Nous continuons pour aller voir de plus près ces incroyables rochers, le chemin aménagé à même la roche est très ludique, escarpé et parfois très étroit, nous guidant vers des plateformes et points de vue parfaits pour prendre des photos. Autre particularité de Dolomite Point, les “blowholes” ou trous de souffleur font aussi parti du décor et de l’ambiance sonore du site. A marée haute les vagues s’engouffrent dans les tunnels et cavités creusés dans la roche par l’érosion. L’eau est projetée à plusieurs mètres de hauteur dans un vacarme assourdissant qui rappelle les geysers d’Islande. Le bruit de l’eau est particulièrement impressionnant, un mélange de rugissement et de détonation qui permet de se rendre compte de l’incroyable puissance des forces en jeu dans ce phénomène.

Après en avoir pris plein les yeux et les oreilles, il est temps de reprendre la route car nous avons encore pas mal de choses à découvrir et de kilomètres à parcourir. Nous décidons de pique niquer près de la punakaiki river sur le “inland track”, un chemin de 38km qui traverse le parc Abel Tasman du centre à la côte. Profiter de la nature néo-zélandaise est toujours un plaisir et nous allons être servi car quelques Weka du coin se sont invité au déjeuner. Ces oiseaux au plumage brun ne volent pas et sont très curieux, ils n’hésitent pas à s’approcher pour réclamer à manger !

Notre repas terminé nous ne résistons pas à l’envie d’aller voir de plus près les rives de la punakaiki river et son superbe pont suspendu exclusivement réservé aux randonneurs du inland track. L’endroit est sublime, le lit de la rivière est jonché de galets et de blocs de pierre blanche et grise qui contraste avec la flore verte et luxuriante des berges. C’est là que nous comprenons pourquoi le pont à été conçu de manière si robuste : la rivière tranquille que nous voyons aujourd’hui peut très rapidement se transformer en un torrent déchaîné vu la largeur de son lit et la taille des blocs qui s’y trouvent. Après avoir joué un peu à sauter sur le pont, nous reprenons la route direction les glaciers.

En chemin nous faisons un stop à Hokitika, petite ville côtière dont les habitants ne manquent pas d’imagination lorsqu’il s’agit de mettre en valeur leur plage principale : une sculpture réalisée avec des morceaux de bois flotté nous indique de façon originale l’endroit où nous sommes. Mais ce qui nous intéresse particulièrement à Hokitika, c’est la Glow worm Dell : une courte marche dans les sous bois nous emmène dans un chemin en terre fermé par d’immenses arbres où vivent des colonies de “glow worm”, larves et insectes qui illumine toute la place à la nuit tombée. Malheureusement pour nous, il fait encore trop jour pour profiter du spectacle et notre timing est relativement serré pour atteindre le pied des glaciers avant la nuit. Nous sommes contraints de reprendre la route sans avoir vécu cette petite expérience qui nous laisse un peu triste, mais la suite de l’aventure nous appelle et nous reprenons la route vers les glaciers.

L’impression de traverser des étendues sauvages se renforce de plus en plus, Greymouth est la dernière ville que nous avons croisé. Nous sommes sur les terres des chercheurs d’or, on croise des sites abandonnés comme dans les westerns et il n’y a plus grand monde au kilomètre carré. Quelques fermes perdues jalonnent la route, elles se comptent sur les doigts de la main alors que nous roulons depuis plusieurs heures. On se demande vraiment comment les quelques habitants qui vivent ici se ravitaillent, mais une chose est sûre il ne faut pas tomber en panne !

Après cette grosse journée de route nous atteignons enfin le camping où nous allons passer la nuit. Il fait un temps épouvantable, pluie, vent et froid sont au rendez-vous ce qui ne présage rien de bon pour les randonnées prévues le lendemain sur les glaciers… Mais il faut garder espoir et un bon repas cuit au barbecue nous fera du bien : David part faire cuire le poulet et… pas de chance, il n’y a plus de gaz dans les barbecue du camping ! tant pis, ça sera du poulet à la poêle pour ce soir et on croise les doigts pour le lendemain !

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