Gros programme aujourd’hui à Rotorua, prenez de l’élan pour lire l’article, c’est consistant !

Dans un premier temps, ce sont les abords du lac qui ont notre préférence. Un petit sentier balisé permet de se promener le long de celui-ci, il y a énormément d’oiseaux et de variétés d’arbustes mais aussi beaucoup (vraiment beaucoup) d’insectes ! A certains endroits le sentier donne sur de minuscules plages isolées, c’est très calme et relaxant. En passant de l’autre côté du lac, il y a beaucoup moins d’oiseaux et d’insectes, et la végétation est restreinte à sa plus simple expression. Un peu de mousse, quelques arbustes vivaces, pas de doute, l’endroit est plus inhospitalier. A proximité de l’eau, une odeur d’œuf pourri vient nous chatouiller les narines, un dépôt jaune presque fluo s’accroche aux rochers des berges du lac et une eau trouble à la couleur bleutée vient finir le tableau : bienvenue à Sulphur Point (le point du souffre) qui porte terriblement bien son nom ! La géothermie est extrêmement active dans cette région et nous pouvons voir ici et là sur notre chemin des trous dans le sol d’où sort de la fumée et parfois de la boue ou de l’eau bouillonnante. Notre premier contact avec les « trous qui fument », et ce ne sera pas le dernier de la journée.

Une fois le tour du lac effectué, nous reprenons STAF8. Alors, petite parenthèse : STAF8, prononcé à l’anglaise, c’est le nom que nous avons donné à notre camping-car. La Nouvelle-Zélande autorisant les plaques d’immatriculation personnalisées, notre Ford Transit, si délicatement évoqué dans un sketch des Chevaliers du Fiel sous l’appellation d’estafette, gagnerait beaucoup à nos yeux à être immatriculé ainsi, donc nous l’appelons STAF8.

Un tour de STAF8 donc et nous voilà dans le centre ville. Nous traversons celui-ci à pied, pour admirer les boutiques exposant la culture Maori : bijoux sculptés et gravés en os, jade ou bois, les créations sont multiples et très riches en détail, c’est magnifique. Puis nous atteignons Kuirau Park : de grandes étendues en herbe, très bien entretenues et aménagées et l’omniprésence de la géothermie. Les premiers Maori se sont beaucoup servis des ressources naturelles à leur disposition pour leur vie quotidienne, et les populations actuelles en font de même. Par exemple, des « foot pools » sont aménagées dans le parc. Alimentées en eau chaude par la source juste à côté, ces bassins gratuits ont beaucoup de succès auprès des locaux comme des touristes ! Le chemin se poursuit et chaque pas que l’on fait nous rappelle à quel point nous sommes sur une terre jeune et en perpétuel changement : des nuages de vapeur et de gaz à perte de vue, des marmites et fumerolles partout où nous posons le regard, la nature nous montre bien qu’elle est capable de se déchaîner à tout moment. Les marmites sont toutes différentes, il y en a avec de la boue qui peut être grise, beige ou marron, d’autres avec de l’eau ; parfois bleu, verte ou brune ; parfois cristalline et parfois totalement trouble. Elles peuvent être de la taille d’une pièce de monnaie comme de celle d’un terrain de rugby mais même la plus petite reste impressionnante quand on imagine ce qui se passe sous nos pieds…

Après ce voyage au pays des sources chaudes, approfondissons notre immersion chez les Maoris. Un passage dans le village Ohinemutu, dans le quartier du même nom, et son célèbre Marae Te Papaiouru. C’est très impressionnant tellement il y a de détails, de gravures et de symboles sur les différents édifices de la place. Et ils ne sont pas réalisés au hasard, chaque spirale, chaque tiki, chaque motif signifie ou représente quelque chose ou quelqu’un. Le marae est un haut lieu de la culture Maori, c’est le lieu de rassemblement, donc « tapu » (un mot Maori signifiant que l’endroit est sacré, donc interdit). Impossible alors d’y pénétrer si vous n’y avez pas été invité par quelqu’un de la communauté.

Le tour de la place nous a pris pas mal de temps, elle n’est pas très grande mais il y a tellement à voir que nous voilà déjà à l’heure du déjeuner. Pour ça nous avons la solution : Eat Street. Une rue est entièrement dédiée aux restaurants de Rotorua, on y trouve de tout et nous nous sommes arrêtés au  CBK où la viande que vous commandez (pour notre cas bœuf Angus et cerf) est servie crue sur une pierre chaude, c’est donc à vous de choisir combien de temps vous l’y laisser selon vos goûts. Plutôt original non ?

Nous faisons ensuite un tour dans les jardins de Government Gardens pour admirer le musée. Le bâtiment est un ancien établissement thermal, ce qui confirme que la géothermie est exploitée depuis bien longtemps ici. D’ailleurs, jouxtant le musée, voilà les Blue Baths : à la fois lieu de réception et piscine, ces bains utilisent évidemment la géothermie pour leurs clients.

Il est l’heure maintenant de se rendre devant les bureaux du Tamaki village, pour le clou de notre journée et notre véritable rencontre avec des Maoris. Nepia, notre guide nous invite à monter dans notre bus pour nous rendre dans un village maori pré-européen reconstitué à quelques kilomètres de la ville, le fameux Tamaki Village. L’ambiance est excellente dès le départ, Nepia nous met à l’aise en nous apprenant quelques mots Maoris, puis c’est le moment de choisir un chef de clan. Rôle très symbolique car pour pénétrer dans le village, notre chef de clan devra nous représenter. Nepia nous explique que dans la culture Maori, avant de pouvoir pénétrer dans l’enceinte fortifiée d’un village, les étrangers se voient défiés au cours d’une cérémonie. Le village fait ainsi démonstration de sa force et teste si les étrangers viennent avec de bonnes ou mauvaises intentions. Nous nous tiendrons donc derrière notre chef au cours de la cérémonie.
Arrivés à l’entrée du village, le son d’une conque se fait entendre, bientôt accompagné par les chants des femmes du village. Puis des percussions résonnent, et voilà les guerriers de la tribu qui s’avancent vers nous en waka (pirogue), débarquent, et commencent leur danse d’intimidation. C’est très impressionnant, les guerriers portent le Ta Moko, les tatouages maoris qui indiquent qui ils sont et leurs origines, ainsi que les vêtements traditionnels confectionnés en peau, bois, feuilles et tiges. Ils se placent chacun leur tour devant notre chef et lui font une démonstration de leur technique de combat avec un bâton et une lance, puis finissent par lui offrir une feuille de fougère en signe de bienvenue. Le chef de la tribu s’approche alors et donne le hongi à notre chef : le nez et le front se touchent trois fois, cela symbolise la relation amicale et la bienvenue dans le village. Nous entrons ensuite dans le village par une porte gardée par les sentinelles de la tribu, puis nous sommes guidés vers différents ateliers : les femmes nous apprennent différents jeu avec des bâtons, ainsi que la danse traditionnelle du poi, les guerriers nous racontent comment leur peuple est arrivé en Nouvelle-Zélande, la signification des sculptures et gravures de leurs maisons, et nous offrent un cours du fameux Ka Mate, le haka le plus célèbre car exécuté par les All Blacks avant chaque rencontre. La soirée continue dans le marae du village ou nous avons droit à de superbes performances de danses et chants traditionnels ainsi qu’à un superbe haka. Le chef nous invite ensuite à sa table pour déguster un dîner typiquement maori : du hei-hei (poulet) et du reme (mouton), accompagné de différents légumes, entre autres kareti (carottes) et kumara (patates douces) et du pain traditionnel, le tout cuit au hāngi, le four qu’utilisaient les tribus : un trou creusé directement dans la terre, recouvert avec des tissus épais pour protéger les aliments, la géothermie faisant le reste. Et vous savez quoi ? C’était absolument succulent !

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